Lettre à Monsieur DROUET

Publié le par cgtcaf83

 

Monsieur Drouet,

 

 

                Nous vous interpellons au sujet de la situation de la Caf du Var et plus particulièrement celle vécue par les allocataires varois et par le personnel Caf.

 

 

  1. Le budget unique de gestion 2011 est en baisse, pour la deuxième année consécutive.

11 postes sont supprimés en 2011, puis 10 le seront en 2012.

Ceci est purement et simplement inacceptable : le personnel de la Caf du Var a déjà des difficultés à assurer la charge de travail qui ne diminue pas depuis plusieurs années.

Nous en sommes en l’espace d’une année à quatre plans de résorption.

Est-ce une façon efficace et durable de gérer une caisse ?

Pouvez-vous imaginer les impacts sur les allocataires et sur le personnel ?

Quelle considération avez-vous des allocataires et des salariés Caf ?

Ne s’agit-il pas d’un double discours puisque vous dites qu’il faut tout faire pour les allocataires et vous créez les conditions pour que le service rendu soit obligatoirement dégradé.

 

Ce budget doit être impérativement revu à la hausse et tous les postes doivent être remplacés.

 

  1. Les personnels souffrent d’une rémunération au rabais ne leur permettant de vivre ni dans des conditions dignes, ni avec une véritable reconnaissance de leur métier.

L’augmentation du coût de la vie (+1.7% en 2010) associée aux dépenses incompressibles (énergie, nourriture, assurances…) qui ont fortement augmenté (+10% pour le gaz par exemple) amènent systématiquement une paupérisation des salariés qui s’accroît chaque année.

Comment continuer à garder le même pouvoir d’achat avec 0,8% d’augmentation de la valeur du point en mai 2010  et une volonté de gel en 2011 ?

Comment ne pas dégrader les conditions de travail et les motivations du personnel en ne proposant plus que des augmentations individuelles au mérite ?

La proposition de lissage des salaires sur 13 mois est une véritable arnaque et de la poudre aux yeux : les points d’expérience et de compétence seraient calculés sur 13 et non 14 mois, faisant perdre à terme à tous de l’argent.

La proposition d’une prime de « performance » continuerait sur la pente de l’individualisation des salaires et engendrerait compétition et tensions entre les salariés.

La proposition d’une prime « pouvoir d’achat » pour remplacer l’augmentation de la valeur du point serait là aussi une façon pour vous de faire des économies sur le dos du personnel.

En effet, il est reporté le pourcentage d’inflation sur un seul mois de salaire (celui de décembre a priori) alors que l’augmentation de la valeur du point est reportée sur l’ensemble des mois de l’année.

 

Il n’est pas acceptable que le personnel s’appauvrisse et que la seule politique salariale proposée soit une politique individualiste de rémunération : l’utilisation des promotions comme élément de maintien du pouvoir d’achat constitue une négation de la reconnaissance des métiers.

 

Parallèlement, la classification de 2004 fait perdre à tous de l’argent : 2% au lieu de 2 points a fait perdre à un salarié niveau 3 en six ans 176 points.

De plus, nous avons des situations niant le concept « à travail égal, salaire égal » : des agents  réalisent, à ancienneté égale, les mêmes tâches et ont un niveau de rémunération différent.

 

Il est grand temps de rétablir une véritable politique salariale incluant des mesures collectives et une nouvelle classification reconnaissant la valeur de chaque métier.

 

  1. Les allocataires ont été confrontés à de multiples reprises à des fermetures d’accueil, à des délais de traitement élevés. Des permanences d’accueil sont toujours fermées depuis 2009.

L’image de la Caf est détériorée auprès des familles varoises.

Chaque salarié de la Caf du Var a une solide conscience professionnelle et fait de son mieux pour travailler pour les allocataires.

Mais à force de perdre des postes, la tâche est de plus en plus ardue.

 

Les relations avec les partenaires sociaux sont aussi dégradées : des assistantes sociales déplorent la perte d’interlocuteurs auprès de la Caf du Var (suppression des relais avec les partenaires sociaux) et n’arrivant plus à faire solutionner des dossiers d’allocataires en grande difficulté, elles sont contraintes d’utiliser leurs fonds propres (secours) pour aider les allocataires.

 

Les vases clos n’ont pas un volume extensible. Celui-ci peut être déformé dans tous les sens, à un moment donné, il n’y a plus que la solution d’agrandir le vase (embaucher), pour que le service rendu retrouve un véritable sens social.

 

Il est indispensable de remplacer tous les postes supprimés et de poursuivre une politique d’embauche pour améliorer notre mission de service public dans de bonnes conditions pour les allocataires et pour le personnel.

 

Les ordonnances du 4 octobre 1945 disposent dans un extrait de ses motifs que « la Sécurité Sociale est la garantie donnée à chacun qu’en toutes circonstances il disposera des moyens nécessaires pour assurer sa subsistance et celle de sa famille dans des conditions décentes ».

 

La protection sociale, incluant les Caf,  branche famille de la Sécurité Sociale joue un rôle d’  « amortisseur social » dans la crise financière et économique qui sévit depuis l’automne 2008.

Elle apparaît clairement comme un investissement collectif rentable.

 

La volonté de la Caisse Nationale de développer les téléprocédures pour rendre acteurs les tiers et les allocataires dans leurs dossiers est un tour de passe-passe pour éviter de remplacer des postes et pour déshumaniser le travail dans les caisses.

On pourra aussi penser à toutes celles et ceux qui n’ont pas accès à Internet ou qui ne savent pas ou ne sauront jamais s’en servir : est-ce la stricte application des ordonnances de 1945  (« la garantie donnée à chacun ») ?

  

L’avenir que vous réservez aux Caf est loin d’être dans l’objectif d’un épanouissement des salariés au travail et d’un service rendu respectueux des allocataires :

 

-          les mutualisations et fusions posent les problèmes de reconversion, de déplacement des salariés, d’éloignement de l’information pour les utilisateurs.

Parallèlement, les points d’expérience et de compétence ne sont pas mutualisés vous permettant là encore de réaliser des économies sur le dos du personnel .

 

-          les externalisations posent des problèmes de sous-traitance à des entreprises privées avec toutes les dérives que cela amène : formation incomplète du personnel (cas du téléphone), engagement sur la voie de la privatisation des caisses.

 

Ce n’est pas avec 20 plateformes téléphoniques régionales et un développement des mutualisations et des téléprocédures que vous solutionnerez le problème de caisses à l’asphyxie.

 

Les seules solutions sont l’embauche et l’augmentation des salaires.

Pensez aux allocataires et au personnel : votre réflexion ne doit pas être uniquement dans une optique d’économie de coûts de gestion.

 

La Caf du Var a un besoin urgent d'une intervention de la Caisse Nationale en terme de moyens humains et financiers.

 

Nous souhaitons de véritables négociations au niveau national aboutissant à une augmentation conséquente de la valeur du point, à une nouvelle classification reconnaissant la valeur des métiers et  au remplacement de tous les postes perdus.

 

Nous vous demandons de bien vouloir recevoir une délégation de deux représentants Cgt de la Caf du Var afin de pouvoir débattre des points évoqués plus haut.

 

Dans l'attente d'une réponse favorable, nous vous prions d'agréer, Monsieur le Directeur de la CNAF, l'expression de nos respectueuses salutations.

 

Pour le syndicat CGT de la Caf du Var,

Philippe Ferrand, délégué syndical.

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<br /> <br /> BRAVO ! Tout est dit !<br /> <br /> <br /> <br />
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